mai 2003 Archives

Pas toujours facile « l'esprit carnet ».

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Bon. J'avais écrit que je serais « plus carnet », que j'accepterais d'exposer des brouillons, des textes ou pensées non polies (notez bien que je n'ai pas écrit impolies :-). Décidément, ce n'est pas évident d'aller contre ses habitudes. Ça doit découler de ma vie très antérieure de professeur.

J'annonçais un billet qui contiendrait les noms de personnes particulièrement habiles au débat; débat écrit ou débat verbal. Plus j'y pense, plus je réalise que ça sera un long travail  : les noms, le pourquoi, des liens avec des écrits, etc. Pourquoi attendre de tout avoir? Vive le désordre, vive l'incomplet.

En plus, j'y pense, mes billets tendent vers le long plutôt que le court. Couper mes billets en petits billets (doux ?) allégera la lecture.

Hum, est-ce que je commencerai par les débatteurs qui font consensus ou avec celui qui suscitera probablement le débat, qui me vaudra peut-être même des insultes (de ceux qui ne lisent qu'en diagonale) ? Bon. Réflexion de trente secondes. Décision : prudence.

Dvorak et les carnets

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L'imparable chroniqueur de PC Magazine, John C. Dvorak se penche sur le phénomène des cybercarnets dans un article intitulé Blogs: The Next Big Thing. Que répondriez-vous à sa question: « What will blogging be like in five years? »

Bourgault et la réflexion

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À moins d'avoir été enfermé dans son sous-sol, sans télé, sans radio, sans journaux, tous les Québécois connaissent Pierre Bourgault. Pour moi, l'aficionado de la bonne argumentation, il est une inspiration, un modèle de rigueur intellectuelle.

J'ai un plaisir sans cesse renouvelé lorsque je lis ses chroniques, butine ses livres ou parcours son livre de pensées. Quelques-unes de ses réflexions m'ont été fort utiles. Combien de fois me suis-je exclamé : « Voilà! C'est ça que je voulais dire! ». Épisodiquement, je parsèmerai ce carnet de pertinents extraits de textes ou de ses aphorismes qui valent bien ceux de deux maîtres de cet art: Sacha Guitry et Oscar Wilde.

On parle pour parler. On écrit pour penser.

Source: Bourgault doux-amer, Stanké, 1992.

En lien avec les arbres d'argumentation, je pourrais rajouter : « On parle pour parler. On écrit pour penser. On arborise pour raisonner. »

Réunion (bis)

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Une longue digression pour donner le titre d'un livre-bouée sur les réunions, c'était là mon billet d'il y a une quinzaine de jours. J'y ai fait une petite mise à jour (couvertures).

Je sais bien que ce n'est pas un sujet séduisant et que les réunions pèsent à plusieurs. N'est-ce pas justement une raison pour adopter d'une part des méthodes préventives et d'autre part des « pilules » qui allègent le tout ?

Débatteurs, argumentateur, polémiste?

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Dans une prochaine chronique, je voudrais mentionner des personnes qui maîtrisent particulièrement bien l'argumentation. Certaines de ces personnes peuvent exercer leur talent en direct comme face au questionnement d'un journaliste ou face à un adversaire. D'autres, moins flamboyants peut-être, l'exercent d'abord face à l'écran de leur ordinateur - ou en barbouillant une feuille de papier - avant de nous communiquer les résultats de leur réflexion féconde et rigoureuse.

Oui, mais comment désigner correctement ces personnes ?

Débatteur ?
« Orateur qui excelle aux débats, aux discussions publiques » nous révèle le petit Robert. On ajoute que c'est un anglicisme. Même si ce n'était pas un anglicisme, je n'aime pas la restriction au débat oral. Comment inclure alors la personne qui produit des textes argumentatifs de qualité?
Argumentateur ?
« Celui qui se plaît à argumenter » révèle encore notre ami Robert. Non, ça ne va pas. Se « plaire à quelque chose » indique un intérêt certain mais ne qualifie pas la compétence de la personne. J'y détecte également une certaine connotation péjorative.
Ergoteur ?
« Celui qui trouve à redire sur des vétilles ». Non. Certainement pas.
Rhéteur ?
« Orateur, écrivain sacrifiant à l'art du discours la vérité ou la sincérité ». Non. Toujours pas.
Rhétoricien ?
« Personne savante en matière de rhétorique. Péjoratif: voir argumentateur, rhéteur. ». Retour à la case départ.(N.D.P.P. Ajout fait suite à un commentaire de La Grande Rousse)
Logicien ?
« Personne spécialiste de la logique. Par extension, personne qui raisonne avec méthode, rigueur, en suivant les règles de la logique. ». De prime abord, ça serait très bien. Toutefois, ce mot a malheureusement un sens trop précis dans le monde de l'argumentation. Il est associé spécifiquement à la logique mathématique, à la logique formelle. Le champ qui m'intéresse est celui de la « raison de tous les jours », de la logique informelle. (N.D.P.P. Ajout fait suite à un commentaire de La Grande Rousse)
Raisonneur ?
« Personne qui discute, réplique ». Non. Ça couvre à peu près tout le monde, à un moment ou à un autre.
Polémiste ?
« Celui qui pratique, aime la polémique ». Et polémique est définie comme supposant une attitude critique; qui vise à une discussion vive ou agressive. Clou final: polémique origine du grec polemikos: relatif à la guerre.
Phraseur ?
« Faiseur de phrases, de vains discours ». Non. De plus en plus loin.

Oublions bien évidemment orateur, diseur, grand parleur, etc.

À réviser ces termes désignant les personnes de l'argumentation, je ressens encore mieux l'importance de la mise au point, si souvent nécessaire, expliquant qu'argumenter n'est pas synonyme de s'ostiner. Comment faire autrement alors que pratiquement tous ces termes ont une connotation négative ?

Que faire? Inventer un nouveau mot? Étirer le sens d'un terme existant? Préciser le sens d'un mot pour mon contexte? Ajouter un qualificatif au mot? Auriez-vous une suggestion?

À défaut de mieux, je devrai peut-être me contenter de débatteur.

Entendu il y a quelques minutes à la radio de Radio-Canada. On y parlait des « weblogs » en rapport avec la situation de la presse en Iran. Écoutez les prochaines nouvelles.

Hier soir j'ai écouté pour la seconde fois l'émission Isabelle autour du monde à TV5. Une émission très intéressante. Chaque semaine, elle rencontre des Québécois installés à l'étranger. Ils discutent de leur adaptation à leur pays d'adoption et partagent leur nouvelle vision du monde. Comme on le mentionne sur le site de TV5 :

« À chaque semaine, Isabelle découvre une nouvelle destination en compagnie de trois Franco-Canadiens qui ont, pour différentes raisons, choisi de s’exiler. Sites exceptionnels, ruelles pittoresques, du fromager à la friperie, en passant par les grands restos et les petits cafés, leur nouveau mode de vie, parfois surprenant, fait voyager. »

Je ne serais pas surpris que cette émission ait été inspirée d'une chronique qu'il y avait à l'émission radio « La bande à Gilet », chronique qui s'intitulait « Les Québécois à travers le monde ». L'idée est très similaire... et très bonne. Elle méritait d'être imagée et étendue.

Hier, Isabelle se baladait en Amazonie brésilienne. L'image d'ouverture la montrait pagayant dans une pirogue. Je croyais que le guide même serait un Québécois qui s'appelle Mathieu. Ce type originaire de Québec, dont la mère demeure ici sur la rue Cartier, a été notre guide lors d'une excursion de la jungle amazonienne. Il travaillait alors (1994) à un des hôtels les plus célèbres du monde: Ariaú Amazon Towers. (Jetez un coup d'oeil, ça vaut la peine).

Voici donc ma suggestion tardive pour l'équipe d'Isabelle: retournez faire un portrait de ce Québécois qui, il y a plus de dix ans, après avoir voyagé des mois à travers l'Amérique du sud, s'est établi au Brésil, est devenu guide en Amazonie et a autant d'amis caboclos que brésiliens. Ce qui ne nuit en rien, il a une tête télévisuelle. La dernière fois que nous nous sommes écrit, il travaillait au Tupana Fishing Lodge.

Bien évidemment, je n'ai pas attendu qu'une personne de « Isabelle autour du monde » lise cette suggestion : un petit courriel a fait le travail de messager.

Brésil et logiciel libre

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Aujourd'hui, selon le grand journal brésilien Folha, une loi sera votée obligeant l'état de São Paulo à utiliser des logiciels libres. Selon une étude fédérale, si rien n'est fait, en 2005, le paiement de redevances et de droits d'utilisations de logiciels propriétaires deviendrait la plus grande source d'exportation de devises.

Pauvre Bill...

Cybercarnet selon SVM Mac

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Petit article d'introduction aux cybercarnets (weblog en France, bien entendu) par le magazine SVM Mac : Weblogs, l'univers du Je.

J'aime bien leur titre.

Hamac et relaxation

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Merveilleuse fin de semaine... Quelque temps dans le hamac vendredi. En profitant bien sûr de mon jouet. Il est plus petit que celui de cfd, du moins c'est le cas si je me fie à son écrit sur le sujet. C'est normal car le mien est plus ancien, c'est un original. Mais il rend encore de bons services. Ma blonde l'a utilisé après et confirme. Nous devrions refaire la même chose cet après-midi. Merci également à Acoustic Alchemy pour ce bon moment de cool jazz.

Arbre d'argumentation: exemples

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(3e épisode du feuilleton sur les « arbres d'argumentation » )

À quoi ressemble un arbre d'argumentation? En voici trois représentations différentes.

(N.D.L.R. L'idée ici n'est pas de comprendre le comportement de la bête, mais bien d'avoir un aperçu de son apparence. Un exemple viendra bientôt éclaircir.)

ArbreCouteauBeurre.jpg

Tiré d'un très intéressant cours sur l'argumentation de l'université de Sherbrooke. Ce type de représentation, comme précisé sur le site, est inspiré directement du livre de Blackburn mentionné dans la chronique précédente. Cette forme est très schématique: excellente pour l'analyse mais moins propice à la communication.

Pour curiosité, cet arbre démontre comment convaincre votre enfant d'utiliser un couteau à beurre. Bien utile si celui-ci se mettait à jouer à Bobinette*.


Tiré du site de la FAO à propos de l'amélioration de l'alimentation. Techniquement cet exemple est un peu léger comme arbre d'argumentation mais en démontre bien l'idée. Ici, ils utilisent le terme d'analyse causale. Bon outil de communication.

Finalement, cet exemple provient de GoReason, développeur d'un des quelque dix logiciels spécialisés dans la production d'arbre d'argumentation. Première mouture d'un logiciel utile, très simple, souvent frustrant mais un bon outil de communication.

Tim van Gelder, concepteur de ce logiciel, est une figure importante du mouvement de « visualisation de l'argumentation »

Article de journal à propos de Van Gelder.

Jusque-là, ça n'a peut-être pas l'air très séduisant. Soyez patient.

Prochain article: les bénéfices de la visualisation d'une argumentation

Arbre d'argumentation: contexte

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On argumente tous les jours. Les débats font partie de notre quotidien. Quels sont les débats ces jours-ci qui occupent notre radio  ? Les défusions municipales, la décriminalisation de la marijuana, l'abandon du « no fault », etc. Quelle est votre position là-dessus? Vous avez probablement une intuition, une réaction d'instinct pour chacun de ces sujets. Par contre, seriez-vous vraiment capable de justifier votre position?

Justifier une position est un exercice difficile, surtout si on veut le faire honnêtement et de la façon la plus exhaustive possible. L'esprit humain est très mal outillé pour faire ce travail sans assistance (ça fera l'objet d'un texte bientôt). Depuis des millénaires, pour le plus grand bénéfice de l'humanité, des philosophes se sont penchés sur le sujet de la rhétorique, de l'argumentation. Depuis 1958 l'étude de l'argumentation a fait des progrès notables. Depuis quelques années, des outils informatiques spécialisés sont apparus.

Pour mon travail, au besoin, j'utilise un outil (non informatique) extraordinaire: l'arbre d'argumentation. Cet outil, je l'ai découvert il y a une dizaine d'années dans l'excellent livre Logique de l'argumentation de Pierre Blackburn, professeur au cégep de Sherbrooke. On utilise généralement ce livre pour un cours de philosophie de niveau collégial. Oubliez le mot philosophie si jamais ce mot vous indisposait. Ce livre est en fait un bon manuel pratique pour savoir comment mieux argumenter, mieux pousser notre réflexion. L'arbre d'argumentation structure visuellement une argumentation et, de là, permet d'identifier les points forts et les faiblesses potentielles d'une argumentation. C'est un outil indispensable pour quiconque veut pousser une réflexion, convaincre ou prendre une décision rationnelle.

J'ai utilisé l'arbre d'argumentation, sous une forme ou une autre, des dizaines de fois; à grand profit pour moi, des amis et des clients.

Prochain article: exemples d'arbres d'argumentation

Arbre d'argumentation. Vous dites...?

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Je dois à l'occasion expliquer ce qu'est un arbre d'argumentation. Je veux aller plus loin et le démontrer clairement par un exemple parlant. Pour faire ça, je cherche des suggestions de thèmes de débat. Avez-vous des idées ?

Comme ce n'est probablement pas très clair, je vais faire comme au démarrage de toute bonne discussion, c'est-à-dire préciser le sens des termes utilisés : « arbre d'argumentation » et « débat ». Après, je pourrai probablement expliquer clairement les caractéristiques recherchées pour le débat à mettre en arbre et pourquoi. Et là, j'espère obtenir des suggestions de votre part.

Dans mes prochaines entrées (entrées? textes? écrits? Que devrais-je choisir, ô Grande Rousse ?), je vais donc:

  • expliquer ce qu'est un débat, pour mes besoins
  • faire un survol de la cartographie des idées, plus particulièrement celle dite des arbres d'argumentation (ça, en principe, ça devrait en intéresser plusieurs — lien pour les pressés)
  • expliquer à quelle fin je recherche un débat à cartographier, donc quelles seraient les caractéristiques de ce débat idéal (ça, ça pourrait être une opportunité pour quelqu'un ou un organisme)
  • en appeler de vos suggestions et espérer que la zone de commentaires n'indiquera pas trop longtemps le chiffre zéro ;-)

On m'a récemment rappelé que les petites bouchées étaient plus faciles à avaler. J'en tiens compte. J'étais en route pour faire un seul texte de tout cela !

Oxymoron

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Je fais de la prévention (voir texte précédent). Ne me dites pas que le mot oxymoron est un calque de l'anglais, comme on me l'a si souvent dit. L'OLF est d'accord avec moi. Nah.

PC silencieux: un oxymoron?

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Je commence à concevoir et magasiner mon prochain PC. Le mien est vieux (PII-450) mais c'est surtout le bruit qui me tue. Je n'en peux plus. Il serait si simple de racheter un Mac...

Vouloir monter son propre PC silencieux c'est découvrir tout un monde qu'on n'avait peut-être pas vraiment envie de découvrir: dissipateur de chaleur (certains ont même une certaine esthétique: cubique, éventail), ventilateur silencieux contrôlable, boîtier spécialisé à parois plus épaisses et à écoulement d'air optimisé, boîtier refroidi à l'eau, câble rond versus câble plat, produit isolant dont on coussine le boîtier, etc.

Un site québécois: pcmuet

Les réunions: amoindrir la douleur

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(tout ça pour donner une référence de livre sur des réunions réussies...)

Jeudi dernier j'ai assisté à un dîner-conférence à l'hôtel Palace Royal. Sujet: « OUPS ! Une méthode efficace de résolution de problèmes en entreprise » présenté par Lise Frève, à partir de son livre du même nom. La résolution de problèmes est un sujet qui m'intéresse énormément (j'y reviendrai). Le livre « Oups » est bien pour débutants. La conférencière OK, mais la présentation était trop générale pour le temps alloué.

Cette conférence, organisée par les CGA mais avec une salle à forte majorité féminine. À ma table, six femmes et moi. Toujours intéressant de rencontrer des gens qui font des métiers si différents. On a fait un tour de table: une gemmologiste spécialisée dans les bijoux anciens, une directrice commerciale pour un hôtel, une agente de l'impôt fédéral, une ingénieure, une dame qui travaille pour la promotion du Louis-Joliette et...

J'ai donc parlé de ce que je faisais: informatique (70%) et animation d'équipes de travail (30%). Le sujet des réunions crée toujours une vive réaction car c'est souvent si plate et si peu productif. Après avoir évidemment mentionné les six chapeaux de De Bono, je conseille toujours aux gens le même très bon livre sur la réussite des réunions. On m'a encore demandé la référence. Elle sera maintenant disponible pour tous. Oups, toutes.


« Réussissez vos réunions » de Bruno Barjou et Frédérique Cuisiniez dans la collection Guide pratique pour l'encadrement chez l'éditeur ESF, 1994, 183 pages.

Ce livre va directement au coeur du sujet. Ce n'est pas un livre pour spécialistes. Toutefois, il couvre toutes les bases: bien et clairement. Je l'utilise encore régulièrement comme liste de vérification, pour m'assurer que mes bases sont bien assurées. Si tout le monde ne faisait que suivre les conseils donnés dans ce seul livre, le monde du travail changerait. Évidemment, le conseil de base, toujours le meilleur: une réunion ça se prépare!

Comme je dois le répéter et le défendre régulièrement: oui, la préparation ça prend du temps, souvent beaucoup de temps. Mais on a le choix suivant: soit on paye en préparation, soit tous paieront en perte de temps, frustrations et résultats décevants.

Bonne lecture.

Observation sur l'observation

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Ce midi, après être revenue de son entraînement à la piscine, ma blonde lève son avant-bras pour le sentir: « C'est incroyable comment l'odeur du chlore reste, même après une douche et savonnage. » L'ancien nageur en moi corrige: « Ce n'est pas vraiment toi qui sent encore le chlore mais simplement l'odeur qui persiste dans la cavité nasale. » Je vérifie: sa peau sent bon le parfum. Aucune trace de chlore.

Morale de cette histoire? Encore un exemple du fait que ce que nos sens nous dévoilent n'est pas toujours la vérité. La qualité de l'observation est souvent liée à l'expérience...

Ce qui me rappelle un livre assez particulier lu il y a plusieurs années: What Cops Know de Connie Fletcher. Ce livre est une longue énumération de commentaires et d'observations faites par des policiers de métier. Plusieurs de ces observations sont fascinantes. Celle-ci m'avait amusé.

« People don't like cops. People don't like us. I get a reaction when I see a cop — and I'm a cop. I'll be driving down the street in a police car. I look up, and there's a squad car in my rearview mirror. I think, What does this asshole want? What's he doing following me? »

J'écrirai plus souvent

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cfd me l'avait déjà dit au Salon du livre de Québec. On m'en a encore gentiment fait le reproche il y a quelques jours. Bon. D'accord, je vais écrire plus souvent. Fini d'essayer de faire « un texte ».

  • J'écrirai plus souvent pour jeter des observations ou des idées en vrac.
  • J'écrirai plus souvent pour simplement réfléchir entre copains.
  • J'écrirai plus souvent car j'accepte de n'être qu'un informaticien qui ne peut pas écrire comme la Grande Rousse.
  • J'écrirai plus souvent afin de partager publiquement, plutôt que par courriel, des renseignements qu'on me demande régulièrement: références de livres, noms de conférenciers, liens vers des sites, etc.
  • J'écrirai plus souvent car j'aurai l'humilité de partager certains brouillons (hum, je suis moins certain de ceci).

Bref, je vais peut-être finir par intégrer ce que peut être un cybercarnet.

Bravo à Dave Winer de Userland qui deviendra professeur à Harvard. Bravo à Dave pour son invention de ThinkTank et de More (en passant, on peut même télécharger gratuitement ces très vieux logiciels à partir de ce site). Mais Dave commet une erreur lorsqu'il écrivait que l'utilisation de XML pour les sciences humaines, l'histoire, la littérature serait une nouveauté.

« We're going to bring weblogs to Harvard, and then teach the world what we learn. We know XML is great for engineering and financial applications. But what about XML for the liberal arts, for the humanities? That's something new. »

Il se trompe. C'est là une belle erreur de mémoire ou de méconnaissance. SGML, une norme développée depuis les années 60 mais devenue officielle en 1986, est l'ancêtre conceptuelle de XML. Ou si vous préférez, XML est la version 4.x de SGML. Cette norme a été créée par des gens qui voulaient précisément manipuler du texte, qui désiraient transformer le texte, qui avaient besoin de faire des recherches intelligentes et pointues dans des textes. Ces créateurs, inventeurs et premiers utilisateurs étaient des avocats, des littéraires, des militaires. Même les militaires ne manipulaient essentiellement que du texte... mais des quantités énormes. Peut-être saviez-vous que la documentation technique d'un sous-marin est plus volumineuse que la capacité même du sous-marin?

Une des plus importantes initiatives SGML était le Text Encoding Initiative (TEI). Les projets utilisant ce type de balisage du texte (TEI DTD) sont très « liberal arts and humanities » pour reprendre l'expression de M. Wiener. Non. XML pour les sciences humaines n'est pas du tout une nouveauté. Ça date de plus de 20 ans. Des centaines de milliers de pages de texte, probablement des millions, ont déjà été encodées pour les sciences humaines. Par exemple, vous voulez lire Cervantes, un petit tour à La Biblioteca Virtual Miguel de Cervantes vous le permet... en plus de 8000 autres titres. Ailleurs, il y a aussi des projets en français qui devraient trouver grâce même auprès de la Grande Rousse, si elle ne les connaît pas déjà.

D'ailleurs, deux importants projets SGML-XML auxquels j'ai participé étaient de nature très texte et non-pas échange de données: la loi de l'impôt du ministère du Revenu et la transcription des débats à l'Assemblée nationale du Québec. ;-)