juin 2005 Archives

Babines ou bottines?

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« Moins de babines, plus de bottines, S.-V.-P. »

J'ai entendu cette expression pour la première fois la semaine dernière. Il semble qu'un haut fonctionnaire du Conseil du Trésor l'utilisait régulièrement en réunion. J'adore.

Ça démontre bien la perception voulant qu'on parle beaucoup pour ne rien dire, que souvent les longues conversations ne mènent à rien de concret, que parfois on devrait même passer directement à l'action. Il faut ajouter des bémols.

À ce dicton, je pourrais répondre par « Ça donne rien d'aller à 100 milles à l'heure* si c'est pour aller dans un mur de briques ». C'est ce que nous répétait fréquemment, à mon frère et moi, Carol Moisan, homme d'affaires expérimenté et notre associé. On a bien retenu la leçon, je crois. Et maintenant, c'est moi qui répète.

En fait, ce dont les individus et les organisations ont besoin, c'est de la combinaison des deux. C'est d'ailleurs le thème principal de ce carnet Web :« S'outiller pour penser. Penser pour agir. »

En reprenant le dicton du début, je pourrais maintenant résumer mon travail dans les organisations et celui de facilitation dans les groupes par le dicton transformé suivant.

« Babines efficaces pour marcher avec les bonnes bottines. »


N.D.P.P., le 3 juillet : en fait, à y réfléchir un peu mieux, ça devrait plutôt se lire:

« Babines plus efficaces pour avoir les bonnes bottines pour la bonne destination. »

N.D.P.P., le 5 juillet : l'expression originale, selon un commentaire reçu, serait :

« Il faut que les bottines suivent les babines. »


* C'était, à cette époque, plus parlant pour nous que 161 km/h.

La lecture rapide selon Daniel Gagnon

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Je lis plus rapidement depuis le 2 décembre : j'ai suivi un atelier sur la lecture rapide. En prime, ma compréhension est meilleure.

J'y suis allé en mode sceptique, même si c'est une personne de confiance qui me l'avait recommandé. Mes attentes étaient basses, très basses.

J'avais en tête ces publicités à l'américaine où on mentionne des vitesses de lecture de 25 000 mots par minute. Je me disais que moi aussi je pourrais tourner des pages encore plus rapidement que ça, mais ça donne quoi si je ne retiens rien ? Est-ce que ça ressemblerait finalement à l'histoire de Woody Allen de mon billet précédent ? Pas du tout.

En fait, j'ai assisté à un atelier professionnel, basé sur la science et le gros bon sens. Le matin on mesure notre vitesse de lecture... suivie d'un questionnaire d'une dizaine de questions pertinentes pour mesurer notre compréhension. On apprend les principes et les techniques puis on mesure de nouveau. L'amélioration réelle est étonnante. Je suis étonné de mes progrès et j'en suis très content. Pourtant, ma vitesse nette (vitesse de lecture X taux de compréhension) n'a augmenté que de 40%, ce qui me place dans le 15% du groupe ayant connu la plus petite augmentation. Pensez aux changements survenus chez les autres participants ! Au final, en plus de lire plus vite et mieux, on développe des approches stratégiques de la lecture: tout à fait dans mes préoccupations.

Depuis, Daniel Gagnon, l'animateur de cet atelier, est devenu un copain. Imaginez: il parlait déjà des cartes heuristiques dans son atelier ! Je n'avais pas vraiment le choix.

On a maintenant un projet commun : donner à l'automne un atelier sur « Mieux utiliser sa mémoire: approches, méthodes et techniques. ». Mais ça, c'est une autre histoire.

Quoi ? Vous venez juste de finir de lire ?

La lecture rapide selon Woody Allen

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- J'ai suivi un cours de lecture rapide, expliquait Allen.

- Et alors ?

- J'ai lu Guerre et Paix en vingt minutes.

- Qu'est-ce que ça raconte ?

- Ça parle de la Russie.

Source: Brisebois, Robert Le petit Bob 2, Stanké 2003, p.102

Ligne du temps

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J'aime la rapidité d'accès à l'information que donnent généralement les outils visuels, ce que Michel Cartier nomme la schématique. Depuis toujours, j'ai un faible pour les lignes du temps.

Hier, j'ai acheté la mise à jour de Timeline Maker. Je me cherchais un petit exercice pour explorer cette version. Comme on parlait beaucoup du carnet web d'André Boisclair, j'y ai jeté un coup d'oeil et trouvé une courte biographie. Exactement ce dont j'avais besoin pour m'exercer.

Pour ceux qui préfèrent le jardinage ou l'historique de leur maison, ou qui auraient l'intention de se marier, ces exemples sont aussi disponibles, mais pas de moi !

Le 26 mai, j'ai donné un atelier au Forum des jeunes de la fonction publique. Ce colloque regroupait donc des gens de moins de 35 ans. On me repérait facilement comme étant conférencier... par mes cheveux poivre et sel, et sel.. Une journée très intéressante par l'enthousiasme et l'énergie de toutes ces personnes.

Mon atelier/conférence s'intitulait Être créatif au-delà des mots : outils et processus. J'annonçais les points suivants:

  • Reconnaître les caractéristiques des outils créatifs
  • Combiner outils et processus pour qu’une idée devienne réalité
  • Identifier sept outils créatifs
  • Définir votre plan d’action créatif

C'est à peu près ce que j'ai fait, mais sept outils c'était vraiment trop ambitieux. J'ai finalement surtout abordé les cartes heuristiques (surpris?) et les six chapeaux de De Bono. Je voulais, d'une part, qu'on voie la créativité comme étant plus que l'étape de la génération d'idées. D'autre part, je voulais sensibiliser au fait que la collaboration est la pierre angulaire du processus d'innovation et que pour créer la véritable collaboration, ça nécessite l'utilisation d'outils particuliers.

Pour respecter le souhait des participants et organisateurs, on trouvera ici ma présentation PowerPoint. Beaucoup d'images et peu de texte. Je ne suis donc pas convaincu que ce sera très utile, mais... On y trouve l'image de quelques livres de référence de première qualité comme Simplex et Wisdom of Crowds; aussi quelques schémas intéressants sur la méthode créative avec toutes ses étapes.

En utilisant la fonction recherche de ce site avec les mots "heuristique", "Buzan" ou "Bono" ou "Gelder", ça devrait vous conduire à quelques billets pertinents.

Bonne lecture.

Quelle type d'éponge êtes-vous ?

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« Si une éponge reste sèche trop longtemps,
tu peux plus la réanimer. »

À ma première lecture, après le rire, je pensais à l'apprentissage... On peut toujours réanimer, mais parfois le traitement doit être plus vigoureux, ou mieux construit. Il aurait été trop facile de faire le lien avec d'autres domaines...

Source: 10 000 brèves de comptoir, p.233

Sur la rue Saint-Jean, au Comptoir du livre, il y a quelques mois, j'ai acheté une brique de 700 pages, intitulée « 10.000 brèves de comptoir » de Jean-Marie Gourio. Il est écrivain et humoriste français. Pendant des années, Gourio a noté les commentaires, affirmations et réflexions philosophiques de la clientèle des cafés parisiens et de province. On y trouve de tout. Au-delà du propos énoncé, une parcelle de lumière jaillit, souvent bien involontairement de celui qui l'a exprimée! D'où une grande part du plaisir et des surprises.

Ma copie des brèves déborde de signets. Je fais le ménage. J'en transviderai donc de temps en temps sur ce carnet au fur et à mesure de leur pertinence... ou impertinence.

(Question 3 de la mini-FAQ.)

Hum... OK.

Avant de vous montrer des exemples de cartes heuristiques, je vais toutefois vous raconter comment s'est passée une des premières fois où j'ai eu à vendre l'idée d'un atelier sur la carte heuristique. À la suite de cette expérience, j'ai changé ma façon de les introduire.

Demi-échec

Un nouveau client était intéressé par une formation sur l'amélioration des présentations, mais je savais que mon atelier sur la carte heuristique répondrait mieux à son besoin. Je lui ai expliqué brièvement ce qu'était une carte heuristique. Au bout de cinq minutes, il a voulu en voir; c'est ce que j'ai fait. Immédiatement j'ai pu voir le scepticisme s'installer. J'étais mal parti. Pourquoi?

La carte heuristique, c'est tellement simple, tellement loin d'un texte ou d'un rapport, tellement parfois enfantin comme look que ça ne peut quand même pas être sérieux! Aujourd'hui, chaque fois que j'aborde le sujet, je raconte entre cinq à dix anecdotes démontrant de façon éclatante les bénéfices d'utiliser cet outil d'amplification de l'intelligence. Après, seulement après, je montre les cartes et les gens demeurent intéressés et réceptifs.

Vous êtes maintenant prêts à voir ces fameuses cartes heuristiques ? Hum... encore une précision avant ;- )

Trois niveaux de cartes heuristiques

Toutes les cartes ne sont pas réalisées avec les mêmes objectifs ou la même clientèle en tête. Je distingue donc toujours trois niveaux de cartes:

  • la carte pour soi: c'est un brouillon, une réflexion à chaud, la première carte d'une série potentielle (les deux autres niveaux). Cette carte ne sera peut-être jamais montrée. Elle n'en est pas moins utile.

    Généralement, cette carte n'est pas très élégante. Elle manque souvent de couleurs, d'images ou d'illustrations.

  • la carte de discussion: c'est la carte développée pour permettre une véritable discussion active avec un ou plusieurs collègues.

    Cette carte est visuellement mieux organisée, plus colorée, mais surtout plus détaillée. On y trouve au moins quelques images pertinentes qui guident l'oeil et activent la mémoire. C'est un véritable outil de collaboration. Si on a bien fait notre travail, elle reviendra profondément modifiée grâce à l'apport de nos collègues: commentaires généraux, ajouts, erreurs, omissions, liens à ajouter, etc. Il faut savoir que la première qualité d'une carte c'est la profondeur et la pertinence des commentaires qu'elle va générer. Rien à voir avec ce qu'on reçoit à présenter un rapport ou un brouillon de rapport.

    On présente ce type de carte beaucoup plus tôt dans le cycle de développement d'un projet (réflexion, présentation, rapport, recommandations, etc.) que ce qui se fait avec les écrits traditionnels.

  • la carte de présentation: ça, c'est la totale, tant par sa qualité d'organisation que son esthétisme, celle que l'on prépare pour les présentations ou comme carte finale d'accompagnement d'un rapport.
  • C'est généralement ce type de carte qu'on trouve sur le Web.

Mmm... les exemples seront finalement pour le prochain billet :-)